Cette année, le mercredi des cendres est le 2 mars. Ce jour-là des cendres sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte à la Bible. Ce rite à forte symbolique ne s’est cependant imposé dans la liturgie chrétienne qu’au Moyen-Age.
INDISSOCIABLE DE LA POUSSIÈRE
La cendre est indissociable de la poussière – les traducteurs grecs de la Bible emploient souvent un mot pour l’autre. Dans la Genèse Dieu met en garde Adam: « Tu es poussière, et à la poussière tu retourneras». La cendre est l’état auquel retourne le pécheur qui se détourne de Dieu. C’est donc en se couvrant la tête de cendres que les pécheurs reconnaissent leur état et deviennent des pénitents. Dans la Bible, ce geste de pénitence anticipe aussi la victoire pour qui s’engage à faire confiance à Dieu.
LE CHÂTIMENT POUR DES FAUTES GRAVES ET NOTABLES
Aux premiers siècles de l’Eglise, ce rite des cendres n’était pas directement associé au début du Carême. Vers l’an 300, il fut adopté par certaines Eglises locales et intégré au rite d’excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté.
L’Eglise, en organisant aux Ve et VIe siècles la « pénitence publique», choisit la cendre et le ‘sac’ pour marquer le châtiment de ceux qui devaient expier des fautes graves et notoires. Les pénitents se présentaient devant les évêques et les prêtres, confessaient leurs péchés et recevaient un vêtement de cilice imprégné de cendres.
Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d’où l’expression de ‘quarantaine’). Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s’abstenir de viande, d’alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d’avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Les pénitents devaient se préparer ainsi pour recevoir l’absolution donnée le Jeudi-Saint et pouvoir participer ensuite aux célébrations pascales.
AU MOYEN-AGE, LA DIMENSION PERSONNELLE DU PÉCHÉ S’IMPOSE
Au Moyen-Age, c’est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d’insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée.
Le rite de l’imposition des cendres sur la tête des pénitents se propagea rapidement en Europe. En 1091, le concile de Bénévent (sud de l’Italie) décréta ainsi que « le mercredi des Cendres, tous les clercs et laïcs, hommes et femmes, recevront les cendres ». Au XIIe siècle, ce rite est attesté à Rome.
LES RAMEAUX BRULÉS
Au cours de la célébration du mercredi des cendres, le prêtre marque les fidèles avec des cendres sur le front. Les cendres dont on se sert proviennent de la combustion des rameaux bénits le dimanche des Rameaux de l’année précédente.
POURQUOI UN MERCREDI ?
Le mercredi des cendres inaugure le carême. Cette période de 40 jours prépare à la célébration de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ. Mais les dimanches, marqués par la joie de la Résurrection, ne sont pas comptés dans cette période de pénitence. L’entrée en Carême est avancée au mercredi précédent le premier dimanche.
SD&C, avec cath.ch (mp) et croire.com