Le jeudi saint, Jésus lave les pieds de ses disciples et partage avec eux le pain et le vin. Un commentaire de l’évangile de ce jeudi saint par le P. Joseph Proux.

Le lavement des pieds
Jésus, réunit ses apôtres pour la Pâque juive, mais il donne à certains rites une nouvelle signification: le lavement de mains devient lavement de pieds ; le pain azyme distribué par le père de famille est partagé par Jésus en signe de son corps livré ; la coupe de bénédiction est bue en signe de son sang versé ; il est, lui Jésus, l’Agneau immolé.
Le signe d’un don total
Jean a relaté seulement le lavement des pieds, alors que les autres évangélistes ont transmis l’institution de l’Eucharistie. Ce choix n’est pas le récit d’une autre Cène. Le lavement des pieds et l’eucharistie sont l’expression du même don total que Jésus fait de lui-même et de sa vie pour le salut du monde. Les deux signes sont la mémoire de l’amour du Christ jusqu’à l’extrême. Le service est indissolublement lié à l’Eucharistie comme les deux pages d’un même feuillet. Être pratiquant ne consiste pas seulement à aller à la messe : il faut aussi communier à la détresse et aux besoins de ceux que la vie malmène. Le service est eucharistie quand il est visite de malades, attention fraternelle vis-à-vis des SDF et des étrangers, service de table aux restaurants du cœur ou don de meubles à une famille démunie de tout.
Le « sacrement » du service
Pourquoi le lavement des pieds n’est-il pas un sacrement à part entière ? Il a tout d’une institution en bonne et due forme. La raison en est sans doute que ce signe fort est moins un rite à accomplir qu’un état d’esprit à vivre en permanence. L’Évangile nous demande de «rester en tenue de service». Jésus a donc choisi un geste familier et ordinaire pour nous rappeler que l’amour fraternel s’inscrit dans les gestes quotidiens. La vie de famille est un lieu de multiples services qui passent souvent inaperçus. Les gestes des soignants qui se penchent sur les corps meurtris ou les cœurs blessés des malades, l’aide apportée aux pauvres par les membres d’associations caritatives, l’écoute patiente, le temps donné, un sourire offert et la considération manifestée aux humiliés de la vie, sont autant de lavements de pieds où s’exprime l’amour pour le Seigneur et pour ses membres souffrants. «Plus tard tu comprendras» disait Jésus à Pierre réticent. Et nous, aujourd’hui, avons-nous compris ?
La réponse est dans notre vie.
Lectures selon le « Vienna International Religious Center » :

